La conférence sera assurée par Charlotte Maury, Chargée de collection, Monde ottoman – Art du livre, Département des arts de l’Islam, Musée du Louvre, Paris.
La question de la représentation d’êtres animés (hommes et animaux) a suscité des attitudes contrastées de la part des savants et théologiens musulmans, les positionnements pouvant, selon les cas, aller d’une tolérance relative et nuancée à celui d’une interdiction absolue. S’appuyant en partie sur le Coran mais surtout sur l’exégèse des hadiths du Prophète, une certaine défiance vis-à-vis des images figuratives a d’emblée écarté ces dernières de la sphère religieuse, évitant par ce biais qu’elles ne devinssent l’objet de vénération et d’idolâtrie, et laissant à l’écriture le soin de transmettre le message religieux. Parallèlement, un art figuratif aux thématiques et aux fonctions profanes, a pu se développer dans le monde islamique, générant une iconographie riche et variée. En témoignent de nombreux fragments d’architecture palatiale, mais aussi des objets somptuaires et quantité de manuscrits illustrés produits à différentes époques. Dans ce contexte, les scènes et figures, à portée symbolique, illustrative, et parfois même politique, ont exalté la figure du prince, rendu compte des mœurs et des modes de vies, mis en image des événements historiques ou se sont nourris de récits légendaires et de références littéraires. Parallèlement, les thématiques et les conventions stylistiques, d’abord héritées, ont évolué pour revêtir des expressions variées, en fonction des lieux, des contextes culturels, des modes, ou bien encore, de la personnalité et des convictions des commanditaires.
Dans le cadre de l’exposition
Arts de l’Islam, un passé pour un présent,
présentée à la Maison folie hospice d’Havré jusqu’au 27 mars 2022